Bonheurs et chagrins de la maternité
Devenir maman est la plus formidable des expériences. C'est aussi une expérience complexe, car parfois, derrière les sourires se cachent des larmes : baby blues, syndrome du ventre vide, sentiment d'incapacité pour prendre en charge le nouveau-né etc...
A l'approche de la naissance, quelles ne sont pas les futures mamans qui n'ont pas jubilé à l'idée d'accueillir ce petit bout de chou qui, à coup sûr, va changer le reste de notre vie ?
Tout n'est que joie : depuis la préparation du trousseau jusqu'à la décoration de la chambre...Malgré les kilos, on se sent belle, on se sent "importante" et heureuse. En temps normal, prendre du poids me mine mais cette fois, je ne le vivais pas mal parce que c'était pour la bonne cause et je savais que le meilleur restait à venir : la naissance !" confie Sadia, qui s'apprête à mettre au monde son premier enfant. Et voilà qu'enfin, l'enfant paraît...
"Je redoutais la douleur de l'accouchement mais, comme tout le monde le dit, le bonheur de voir le bébé efface tout le reste", poursuit-elle.
"A la maternité, je me sentais vivre un rêve : mon bébé était là, près de moi et tout le personnel soignant aux petits soins!". Mais, le beau ciel bleu n'allait pas tarder à se couvrir de nuages : "Une fois rentrés à la maison, je me suis sentie démunie face à ce petit être entièrement dépendant de moi. Il était si petit et si vulnérable que cela m'angoissait. Bientôt, des larmes incessantes sont apparues et j'ai fini par comprendre que ma grossesse me manquait. Bien sûr, j'étais heureuse d'avoir mon fils à mes côtés, mais, étrangement, en même temps, une fois né, nous ne faisions plus qu'un : il m'avait quittée. J'ai été d'autant plus bouleversée que je n'avais jamais entendu parler de ça, pas même par ma puéricultrice pendant ma préparation à l'accouchement !"
Le mal dont a souffert Sadia s’appelle le "syndrome du ventre vide" ; il se traduit par une profonde tristesse. Cela dit, s'il est psychologique et non hormonal, ce syndrome puise ses sources dans le vécu même des futures mamans : si elles peuvent se faire aider d’anti dépresseurs par un psy, il est nécessaire qu'elles cherchent en elles les causes de leur mal : la question clé est : pourquoi se sentent elles "vides" sans bébé dans leur ventre?
Ont-elles manqué d'amour dans leur enfance? Etaient elles plus proches de leur mari, enceinte? Ont-elles été davantage dorlotées pendant la grossesse? D'autres questions, hors sujet, de prime abord, peuvent aussi participer à ce mal-être, doivent encore être posées : sont elles satisfaites de leur vie professionnelle, par exemple?
Le syndrome du ventre vide, en plus d'être méconnu, est contraire aux règles sociales : elles ne peuvent extérioriser leur chagrin : pleurer serait, sinon mal perçu, incompris par l'entourage...
Dalila